Enquête sur la méthode SpaceX
Lorsque se clôt l’année 2023, SpaceX a battu tous les records de lancements de fusées en un an. 96 départs de Falcon, soit un tous les 4 jours. Une cadence digne des années où la Guerre froide battait son plein. En parallèle, la société d’Elon Musk a inauguré un vaisseau hors-norme : le Starship. Deux fois plus puissant que la vénérable Saturn V du programme Apollo, et voué à être 100% réutilisable. Du jamais vu.
Tandis qu’à cette date Elon Musk n’a pas encore pleinement fait son entrée en politique au service de Donald Trump, les activités de SpaceX restent encore opaques pour le grand public. Cette enquête fouillée s’appuyant sur des témoignages rares obtenus en interne et l’analyse d’experts du domaine, propose de l’examiner.
Quatre enseignements principaux se dégagent. La méthode de production des fusées dite « agile » s’inspire de celle des développements de software. Elle est en rupture avec le cycle « en V » traditionnel. SpaceX s’appuie sur une exploitation maximale de sa main d’œuvre, licenciable en un tournemain et pouvant travailler jusqu’à 100 heures par semaine. L’internet par satellites porté par la méga constellation Starlink doit devenir la poule aux œufs d’or de SpaceX pour financer la conquête de Mars. La planète rouge incarne une vision inspirante, servie au public, aux investisseurs mais aussi aux employés de SpaceX, pour que la dynamique d’une start-up devenue gigantesque ne s’essouffle pas.